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Live forever
17 août 2007

About sensibility

Oui, parlons-en, de votre foutue sensibilité, à vous tous. Moi, je suis insensible, donc bon, on me pardonne si je capte rien.

Mais vous ! Vous qui êtes "à fleur de peau" (quelle jolie expression, n'est-ce pas ! ), vous qu'un rien suffit à anéantir, vous que je détruis si vite et si inconsciemment.

Vous qui me répétez qu'il faudrait que je fasse un peu attention aux autres. Vous qui me lancez un regard réprobateur parce que j'ai parlé, parce que j'ai "mis les pieds dans le plat".

Vous qui vous offusquez que je vous balance dans la gueule que je n'en peux plus, de votre hostilité. Vous qui me contredisez (mais pas assez énergiquement, hélas) quand je pleure, parce qu'il faudrait quand même pas qu'on inverse les rôles, hein. C'est vous qui morflez, faudrait pas l'oublier...

Eh bien vous, vous qui avez la chance d'être nés sensibles, vous que la nature a doté de cette merveilleuse capacité à ressentir, remerciez-l'en, et faites bon usage de ce cadeau. Comprenez un peu qu'on puisse éprouver quelque chose derrière un regard dur. Rendez-vous compte que derrière un silence pudique, il peut y avoir autre chose que de l'indifférence.

Moi, je suis heureuse. Bien sûr. Mais comme pour pas mal de monde sur cette planète, mon bonheur n'est pas total et sans failles. J'ai mes "jours sans", vous avez votre mal de vivre. La même rupture va vous plonger dans la déprime la plus totale alors qu'elle va me mettre un coup sans me mettre par terre, qu'à celà ne tienne, mais bordel, comprenez qu'en de telles circonstances je me mette de côté, et ne venez pas me dire qu'à ce moment, moi, j'étais heureuse, car indifférente à ce qui arrivait.

Lâchez-moi avec vos effusions de larmes, vos allusions suicidaires, votre chantage affectif, vos silences lourds de sous-entendus, et vos phrases en suspends ! J'en peux plus, moi. Je peux plus les supporter. Moi, vous savez, je suis un peu épaisse, faut tout me dire. Ça me fait du bien, à moi, de tout dire. Et puis c'est clair. En plus, vos machins, je peux pas les comprendre. Faudrait pas perdre ça de vue, hein.

Moi, j'aimerais bien, pleurer beaucoup et à la demande. J'aimerais bien. Mais voilà, parfois, ça fait mal, et les larmes ne viennent pas. En plus, j'aime pas beaucoup ça, pleurer.

Mais je peux pas. Je suis pas faite comme ça. J'ai pas pris l'habitude, j'en sais rien. Et je suis pas sûre de vouloir apprendre. Et puis je me dis que je vous sers un peu. Vous avez l'air encore plus malheureux, à côté de moi.


Ne vous appitoyez surtout pas sur mon sort, ça m'énerve. Mais foutez-moi la paix. Juste ça. Laissez-moi avec mes souvenirs, mes illusions, mon foutu optimisme inébranlable, mes idéaux, mes utopies. Et ne revenez pas voir si je pleure bien, ça veut rien dire.

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Commentaires
L
Merci à tous pour vos commentaires... J'ai écrit cet article à toute vitesse, "au fil de la plume" avant de partir pour deux semaines, je le relis aujourd'hui et je le reconnais à peine... Il faut que je réfléchisse à tout ça. Je vous en reparlerai un peu plus tard, quand tout ceci sera un peu plus clair pour moi.<br /> Vos histoires ne sont pas marrantes, la mienne est si dérisoire face à toute votre détresse !<br /> Merci encore.<br /> A bientôt !
2
Tu as réussi le tour de force d'évoquer une émotion, un sentiment que beaucoup de gens partagent, qui les embête assez, mais qui pourtant fait partie d'eux. <br /> Rester de marbre devant la détresse de quelqu'un d'autre est un sentiment atroce, que personne ne devrai endurer (même pas mes pires ennemis). <br /> Rester de marbre devant sa propre détresse est encore plus affolant. Ne pas pouvoir manifester cette émotion par timidité, manque de confiance en soi, ou autres, est pourtant courant. C'est ce qui m'arrive. On pourrait croire comme ça, de loin, que je suis un être que rien n'émeut, que rien ne perturbe. Et pourtant je suis tout le contraire : la moindre chose me fait réfléchir, la plus légère intonation de voix me rend triste, mais le plus petit sourire me réjouit. Mais je n'extériorise pas. Je suis introverti. Je ne suis pas bavard excepté avec ceux en qui j'ai pleinement confiance. Ça fait partie de moi, je l'ai accepté, je vis heureux avec. Je suis content de savoir que je ne suis pas le seul. <br /> <br /> PS : Merci beaucoup pour ton soutien l'année dernière pendant l'affaire « S. et G. » (maintenant je ne cite plus leur nom de peur de me faire réprimander par un prof ... cruelle ironie). Je me souviens qu'à l'époque ton commentaire m'a fait l'effet d'un grand bol d'air frais. <br /> <br /> Je te souhaite tout le bonheur possible et j'espère que ton blog continuera longtemps ! La lecture en est toujours un plaisir.<br /> <br /> Amicalement,
Y
Salut Laura et Alain,<br /> <br /> Oui Alain, je suis encore d'accord avec toi.<br /> Il m'arrive assez souvent d'être ému aux larmes par une histoire, une musique, un tableau, une situation. Je ne m'inquiète pas pour autant car ça ne me déplait pas tant que ça.<br /> Il m'arrive surtout d'afficher une impassibilité devant des événements révoltants mais je bous en moi-même et, il y a qq années, j'ai passé des mois à ne pas dormir en pensant à toutes les souffrances du monde que je ressentais presque. D'où une apparenc d'indifférence aujourd'hui.<br /> C'est aussi pour ça que je suis mal de me voir pleurer autant sur moi même suite à cette rupture sentimentale qui a fait resurgir des démons.<br /> <br /> Pas très marrant toutes nos histoires hein?<br /> <br /> Bien à toi Laura
A
...de "Dialogues" vient te voir de temps en temps. Ton post me touche. Je ne le commenterai pas, juste sur un point: ne pas se fier aux apparences; un ruisseau de larmes ne signifie pas forcément un grand chagrin; une apparente indifférence peut cacher une tempête intérieure. Moi qui te parles en toute amitié blogueuse, je suis ainsi: ému parfois à pleurer par de toutes petites choses, et apparemment imperturbable et froid dans les circonstances les plus graves. Mais quand on connaît bien les gens, quand on les aime, la réalité se devine sous la carapace...<br /> Salutà toi.
Y
Salut Laura,<br /> C’est en consultant le blog de l’ami Alain que j’ai découvert le tien et ton dernier message.<br /> <br /> Il me trouble beaucoup. D’accord, je fais partie de ceux qui ont la sensibilité à fleur de peau, comme tu dis si bien. J’ai fait une dépression le mois dernier suite à une rupture sentimentale. J’ai 47 ans, j’en ai vu d’autres, je sais que je ne suis pas original mais cette fois, j’était sûr que c’était la bonne. Tout allait bien. J’ai eu envie de vivre pour la première fois de ma vie, pour ELLE. Depuis, je pleure beaucoup. Je passe des heures à pleurer malgré les anxiolytiques. Crois-moi, j’aimerais bien ne pas le faire. Je me sens tellement faible et ridicule à pleurnicher comme ça à mon âge et pour une femme. <br /> <br /> Quand j’étais à l’hosto, une autre déprimée a lu la pensée du jour publiée dans le quotidien local, elle est de Dostoïevski : « La pire des souffrances est celle de plus pouvoir aimer ». Les pensées vont vite dans ma tête. Il y a environ six ans, je me demandais si je pourrais encore aimer tellement j’étais blessé par mon licenciement et la rupture dans la foulée. De ce point de vue, j’ai été rassuré. D’un autre côté, je me suis reposé la question il y a quelques mois devant l’absence totale de réussite dans tout ce que j’entreprends. L’enthousiasme m’a fui et je ne fais que répéter des gestes, des pensées que j’ai connus dans le passé. Est-ce pour ça que je me trouve ici aujourd’hui ? <br /> <br /> En attendant, je me dis qu’heureux se trouve celui qui n’aime pas car il ne souffre pas. Aimer fait souffrir. Une autre n’est pas d’accord :<br /> - Oui mais, tu te retrouves tout seul.<br /> - Je suis tout seul quand même.<br /> <br /> Je ne sais pas ce qu’il vaut mieux. En attendant, quand tu souffres, tu envies ceux qui demeurent indifférents, ceux qui peuvent dire : une de perdue, dix de retrouvées. Pas facile !<br /> <br /> En attendant, j’espère ne pas t’avoir ennuyée avec mes histoires.<br /> Je me demande pourquoi suis-je si sincère et si sensible. Je sais une chose : j’ai mal et je donnerais n’importe quoi pour que ça cesse. J’aurais l’esprit clair pour rebondir et trouver quelqu’un pour partager ma vie, mes plaisirs.<br /> <br /> Autre chose : je crois que si tu as écrit ce texte, c’est parce qu’il y a un mal être quelque part. Je me garderai bien de tout jugement hâtif et encore plus définitif. La nature humaine est si complexe…<br /> <br /> Bien à toi.
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