Conversation avec mon bouledogue
[retour du lycée]
- Mina-Chien ?
*pas de réponse*
- Minaaa ?
*toujours rien*
J'entre au salon. Le bouledogue se confond avec les coussins du canapé. Elle daigne lever un museau plissé, rabat ses grandes oreilles, et s'étire langoureusement avant de venir me "faire la fête". Brave bête.
- Alors Chien, bien dormi ?
La charmante bête me tourne le dos et m'expose son joli bidon tout rose.
- Tu sais que j'aimerais bien être à ta place, parfois, Chien.
- Grouuuuu (oui, mon chien ronronne...)
- Tu sais, c'est embêtant le lycée. Tu ne peux pas te rendre compte, toi.
Et là, elle me lance un regard profond, du genre "oui, je te comprends". Et moi comme une imbécile de continuer :
- Si ? Alors je vais te raconter... Ce matin, je suis allée en maths. Ah oui, il faut d'abord que je t'explique ce que sont les maths. Hm. Disons que euh, les hommes comptent tout. Comme toi, tu comptes peut être euh... Non, oublie ça. Les maths, ça embête beaucoup les humains, c'est dur. Enfin dur, pas comme tu l'entends. Hm. Disons que c'est compliqué. Compliqué comme quand toi, tu réfléchis à la meilleure façon d'enterrer tes proies (NB : pain, biscottes etc ^^) dans le canapé. Si les coussins sont mal mis, c'est plus compliqué. Enfin tu dois réfléchir plus longtemps. Tu comprends, Chien ?... Bon, eh bien c'est là que je vais toute la journée. Pas qu'en maths hein. Il y a beaucoup d'autres choses que je t'expliquerai plus tard. Et donc là, au lycée, je n'ai pas envie d'y retourner. C'est chiant tu sais. Et c'est pire, quand je pense à toi, qui dors du matin au soir. Enfin peut être que tu compatis. Je ne sais pas. Et puis d'ailleurs, tu penses à quoi, là maintenant, Chien ?
Comme pour me répondre, elle se lève, et se dirige vers la cuisine... Bête ingrate.
- Oui, tu vas l'avoir ton bout de pain d'épices. Tiens. Bon, je disais quoi, moi ? Ah oui, je te parlais du lycée. Bon eh bien... Mina-Chien ?
Le toutou trottine jusqu'au salon, se couche sur le tapis, s'étale largement, et pose sa tête entre ses pattes. Elle me lance un regard accablé.
- Bon, je me tais. *dépitée*
Même elle, je l'ennuie. Mais à qui est ce que je vais pouvoir me plaindre ?! Pas grave, je trouverai bien.
Il n'empêche, j'aimerais bien être à la place de mon chien. Demain, ça serait bien.
Je veux pas me lever. Pas samedi matin. Bouhouhou.